Rencontre innattendue

-Je ne me bats que pour ce qui est juste selon moi. Mais, comme je le dit toujours, ce qui est juste dépend du point du vue accordé. Pour les Anglais, je suis un pirate, une menace, et pour mon peuple, je suis le dernier espoir du Québec. Je suis le dernier patriote. Et dès qu'il aprendront que je me suis échapé grâce à vous, vous aurez de gros ennuis...

Elizabeth hocha la tête en signe de négation. Elle savait qu'elle ne risquait rien. Les soldats étaient novices, elle l'avait bien remarqué. Ils n'auraient pas l'audace de défier le gouverneur lui-même.
- Ce n'est pas pour moi qu'il faut s'en faire parce-que je n'ai aucun soucis à me faire à ce sujet. Savez-vous comment vous allez vous y prendre pour leur échapper ? Parce-que bien sûr quand ils verront que vous ne revenez pas... Ils se douteront de quelque chose. Mais je pense avoir une petite idée pour qu'aucun de nous ne soit prit. Par contre... Quand je vois la réaction du soldat tout à l'heure... Cela vous rajouterais un crime.

-Je ne comptes plus les ''crimes'' que j'ai commis. Ne vous en faites pas pour moi, je me devrait m'en sortir, Mais, J'écoute votre plan.

Neil s'apuya à nouveau sur le mur, les bras croisés.

Elizabeth acquiesça d'un léger signe de tête, faisant légèrement bouger ses cheveux chataîns. Elle regarda Neil dans les yeux avant de commencer à lui dévoiler le plan qu'elle venait d'avoir.
- Lorsque je vous ai poursuivit afin de vous venir en aide, je suis tombée. Je me suis écorchée le bras. Un garde est arrivé et a tout de suite crut que c'était vous qui m'aviez attaqué. Je pense que si je me faisais une blessure assez grave... La plupart des soldats à votre poursuite s'arrêteraient pour voir si je n'ai rien, ce que je trouve stupide par ailleurs. Cela réduirait d'une part le nombre qui vous pourchasse et ils ne se douteraient pas que je vous ai aidé. Je pourrais simplement dire que j'ai essayé de vous faire entendre raison, vous vous êtes énervé et vous êtes partis, sans que je puisse faire quoi que ce soit. Cela vous convient-il ?

-Oui, sauf le fait que vous faire du mal, ne serait-ce qu'une petite écorchure, est comme si je faisait 20 meurtres. Mais bon, je suppose que nous n'avons pas d'autre choix. Je dois vous laisser. Ce fut un honneur de vous rencontrer, mademoiselle Swann. Nos chemins se croiseront à nouveau, j'en ai la certitude.

Il s'inclina une nouvelle fois et partit au pas de course.

Elizabeth esquissa un faible sourire en le voyant s'incliner et disparaître aussi rapidement que tout à l'heure. Lorsqu'elle ne le vit plus du tout, elle se concentra sur sa tâche, essayer de faire paraître une blessure grave. Il y avait un peu de sang encore frais sur le sol. Prenant sur elle-même, la jeune fille se pencha et en mit sur le bout de ses doigts. La vue du sang devrait suffire à persuader les soldats. Elle s'en mit sur la blessure au bras qu'elle s'était faite en tombant et l'étala avec dégoût. Lorsque ceci fut fait, elle entendut le bruit des bottes des hommes marteler les pavés. Ils furent une bonne dizaine à débarquer ainsi. Ils la virent aussitôt et quelqu'uns d'entre eux se précipitèrent vers elle à la vue du sang.

Les soldats furent effrayés de voir la fille du gouverneur dans cet état.

-Ce pirate sera pendu coûte que coûte! Alertez le Commodor! Nous aurions dû le tuer dès que nous en avions l'occasion!

-Capitaine, je vais envoyer une lettre à sa majesté. Les pirates n'auront plus droit à aucun procès! Ils seront tués sur le champ!

-Mademoiselle Swan, Savez-vous ou est partit ce maudi Gontier?